Italie : vers une IIIème République ?

Aymeric Bouclon

Depuis 75 ans l'Italie a connu 31 président du conseil (équivalent du premier ministre) et 68 gouvernements, c'est-à-dire un président du conseil tous les 2 ans et demi et un gouvernement tous les un an et 2 mois. Ces présidents du conseil, qui concentrent dans leurs mains la majorité des pouvoirs ne sont pas élus par le peuple mais par les députés. 


Giorgia Meloni dénonce "un système instable" et a entamé une série de réformes constitutionnelles qui permettrait de résoudre les problèmes d'instabilité politique en Italie, Giorgia Meloni mettrait donc fin à la IIe République Italienne et serait la mère fondatrice de la IIIe République Italienne.

Elle propose quatre changements majeurs :

Premièrement, aujourd'hui, le président de la République peut accepter ou non le gouvernement du président du conseil. Avec cette IIIe République, le président du conseil aurait les mains libres pour choisir son gouvernement sans l'accord du Président.

Deuxièmement, Giorgia Meloni désire que le président du conseil soit directement élu par les Italiens et non plus par les députés, ce qui donnerait une plus grande crédibilité et légitimité au président du conseil.

Troisièmement, si un président du conseil ne peut plus assumer ses fonctions (démission, maladie, mort...), il devra être remplacé par un parlementaire de la majorité. A l'heure actuelle en Italie, si un président du conseil ne peut plus assumer ses fonctions, des élections sont réorganisées. Cela permettrait de garder un cap et de continuer les projets déjà en cours dans le pays.

Pour finir, les sénateur italiens ne seraient plus sénateurs à vie. Aujourd'hui, en Italie, les Présidents de la République peuvent nommer à vie des sénateurs ce, à quoi Giorgia Meloni souhaite mettre fin.

Giorgia Meloni juge que cette réforme permettrait à l'Italie de devenir une "démocratie mature". Elle déclare : "Je suis sûre que la grande majorité des Italiens [...] votera en conscience et non par calcul politique parce que cette réforme ne sert pas à une personne, mais à tous, indépendamment de qui gouverne". L'objectif est d'amener l'Italie vers une Constitution centralisatrice et autocratique.

Cette réforme ne fait pas l'unanimité, surtout dans l'opposition. Cirino Pomicino, ancien député chrétien démocrate (centriste), a déclaré : "C'est un texte qui ressemble à
une plaisanterie." à la Repubblica. Pour cette raison, la présidente du conseil a déclaré ouvertement vouloir demander un vote populaire pour soutenir les changements constitutionnels.

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Alice Tasso