Réarmement démographique : un défi ?

Article : Anaïs Dauchy

En 2022, 726 000 bébés sont nés en France. Il s’agit du nombre de naissances le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale

C’est de ce constat alarmant qu'Emmanuel Macron, dans sa conférence de presse du 16 janvier, a annoncé vouloir entamer “une grande politique nataliste”

Le "réarmement démographique" envisagé par le président repose sur deux mesures majeures : une réforme du congé parental et une initiative visant à lutter contre l'infertilité.

La lutte contre l’infertilité passerait par le remboursement total des examens  gynécologiques pour les femmes et un spermogramme pour les hommes par la sécurité sociale, à 25 ans, soit l’âge où les femmes sont le plus fertile selon l'exécutif. Un diagnostic gratuit pour faire un point sur la fertilité.

Le président a également annoncé la création d’un “congé de naissance”, plus court que le congé parental, mais mieux rémunéré. Il pourrait être proportionné au dernier niveau de revenu, avec un plafond en cours de discussion avec les partenaires sociaux.

Parmi les autres pistes,  le gouvernement pourrait renforcer les recherches sur certaines maladies, comme l’endométriose, ou développer la recherche sur la PMA. Tout en évoquant parallèlement  l'ouverture de 100 000 places en crèche ou chez des assistantes maternelles d'ici 2027.

 Toutefois, l'expression "réarmement démographique" a suscité une polémique au sein de l'extrême gauche.

 La députée écologiste de Paris, Sandrine Rousseau, a vivement dénoncé cette vision, affirmant que "l'utérus des femmes n'est pas une affaire d'État". Elle a critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de rappel des périodes sombres de notre histoire nationale, où le ventre des femmes était considéré comme un élément de politique publique, nécessitant une régénération de la population par la création d'enfants. Ces propos ont été fortement contestés, notamment par Alba Ventura, soulignant l'apparente négligence de la députée parisienne quant aux conséquences économiques résultant de la baisse de la natalité, notamment sur le plan des retraites.

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Article : Anaïs Dauchy